Le furry en quelques mots
Le fandom furry (Contraction de « Fan Domain », domaine des fans) est une sous-culture composée de personnes passionnées par les animaux anthropomorphes, c'est-à-dire des créatures animales dotées de caractéristiques humaines, telles que la parole, la marche sur deux jambes ou le port de vêtements.
Les membres de cette communauté, appelés "furries", expriment leur intérêt à travers diverses activités créatives, notamment le dessin, l'écriture, la musique, la création de costumes (appelés "fursuits") et la participation à des conventions.
Le fandom offre un espace inclusif où les individus peuvent partager leur passion pour ces personnages anthropomorphes, développer des "fursonas" (personnages animaux représentant leur alter ego) et interagir avec d'autres personnes partageant les mêmes intérêts.

"Shimiky", Extremadure (Espagne) Parc national de Monfragüe
Petite histoire du mouvement furry
Un fascination vieille comme le monde
De tout temps, les hommes ont toujours été fascinés par la nature environnante et plus particulièrement aux animaux.
C'est en imaginant leur lien avec ces derniers qu'ils ont inventé les animaux anthropomorphiques.
Dans l’Égypte ancienne, des figures mythologiques comme Anubis, dieu à tête de chacal, ou Bastet, déesse à tête de chat, incarnaient des mélanges fascinants entre humanité et bestialité.
Ces personnages aux qualités spirituelles et symboliques, ont influencé l’art et la culture de leur époque.
Il en va de même chez certains peuples autochtones d’Amérique, comme celles des Natifs américains, qui associaient des animaux anthropomorphiques à des récits fondateurs, permettant à l’homme par le biais de la culture de se rapprocher un peu plus de la nature et des mystères de la vie environnante.

L’essor dans la fiction, une prise d'ampleur
À travers les âges, cet intérêt pour les personnages anthropomorphiques s’est retrouvé d'abord dans la littérature, le folklore et la culture populaire. Des œuvres anciennes comme les Fables d’Ésope ou les métamorphoses d'Ovide qui mettent en scène des animaux doués de parole pour transmettre des leçons morales ou pour raconter des légendes mystiques.
Plus tard, des chefs-d’œuvre tels que Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll, Le Livre de la Jungle de Rudyard Kipling ou encore L’Île du docteur Moreau de H.G. Wells continuèrent de populariser les personnages mi-humains, mi-animaux.
Avec l’avènement des bandes dessinées et des livres pour enfants à la fin des années 1800, comme Funny Animals de Palmer Cox ou Mr. Jack de James Swinnerton, ces personnages prirent une place centrale dans l’imaginaire collectif, inspirant des générations d’artistes et de conteurs pour enfin rencontrer le monde animé du cinéma.
La naissance d'une communauté d'artistes
L’origine du terme remonte au début des années 80 aux Etats-Unis, durant des festivals et conventions de films de science-fiction, de dessins-animés et bande-dessinée, où les premiers furries apparurent et se regroupèrent petit à petit. Les premières conventions, comme la ConFurence en Californie, permirent à ces passionnés de se retrouver, de partager leurs créations et d’échanger leurs idées.
Au fil du temps, ce petit monde grandissant donna naissance à des conventions spécialisées dans ce registre, notamment en donnant naissance à des productions originales (BD, Fanzines, romans…). Il a vu son nombre d’adeptes croître considérablement à l’arrivée d’Internet. Très rapidement, des forums de discussions et des websites communautaires virent le jour. Une majeure partie du « fandom » furry doit donc son essor et sa dynamique à Internet, via la multiplication des échanges entre fans, auteurs, amateurs.
Anthro, pas forcément furry
Cela dit, il existe une petite ambigüité sur l’utilisation du terme furry pour désigner tel ou tel personnage. Prenons par exemple le chat, John Blacksad, de la bande-dessinée « Blacksad ». Son auteur, Juan Guarnido, n’est pas explicitement lié au mouvement furry et ne se dit pas lui-même furry ou encore ne dit pas produire des oeuvres furry. Par ce simple fait, Blacksad n’est pas furry et son auteur non plus. Il en va de même pour bien d’innombrables personnages … Pour ces personnages là, on parlera plutôt de personnages « anthros », terme plus global et moins clivant (regroupant notamment tout ce à quoi on donne des traits humains mais qui ne l’est pas : plantes, robots, éléments etc.). Il y a, en effet, une sorte de frontière entre le monde du furry et ce qui l’entoure. Les productions qui découlent de gens s’auto-proclamant furry forment une sorte de marque, de signature spécifique au mouvement, qui lui donne une identité unique, avec ses codes, ses signes et ses symbôles.


